En effet, le contexte actuel de crise sanitaire a poussé les organisateurs du salon, rassemblant des milliers de visiteurs, à décaler la date de l’événement et à la faire à distance.
Au programme : des rendez-vous d’affaires que l’on peut réserver en ligne avec les exposants du salon ; mais également des conférences sous forme de webinar, pour faire partager ces tables rondes au plus grand nombre.
Il a donc été proposé aux visiteurs de s’inscrire au SITLive : plus d’une quinzaine de conférences animées par des experts du secteur, autour de thématiques ciblées, en lien avec les problématiques logistiques actuelles.
ZOOM sur la conférence « Green Logistics » : Comment optimiser la chaîne logistique afin qu’elle réduise son impact environnemental et sanitaire ?
Cette conférence virtuelle s’est déroulée le mercredi 24 Juin 2020 à 11h30 , avec les participants suivants :
Frédéric DENHEZ (chroniqueur France 5) ; Jean-Claude GIROT (président AFGNV) ; Sébastien JAN ( responsable de la mobilité électrique et de l’hydrogène à Michelin et membre de l’AFHYPAC) ; Lucas TOUSSAINT ( chef de produits énergies Jungheinrich) Jimmy BILS (CEO Bils-Deroo) ; Philippe-Henri MANGEARD ( Président et fondateur de TK Blue) ; Jean-paul GUICHARD (Directeur Supply Chain de PEPSICO).
Comme nous le rappelle Frédéric Denhez en introduction, la logistique « verte » est devenue une évidence contrairement à ce qui pouvait encore faire débat il y a quelques années.
BILS-DEROO : des mesures écologiques concrètes
M. Bils, dirigeant de l’entreprise, nous a présenté sur quels aspects son entreprise intervient afin de réduire son emprunte carbone :
– Une flotte GNV : des camions au gaz depuis un peu moins d’un an,
– L’éco-conduite : un chauffeur formé à l’éco-conduite consommera moins et donc polluera moins,
– Le déroutage : ferroviaire et fluvial
Les avantages d’un camion GNV ?
– Silencieux,
– Ecologique : moins de CO2 et moins particules fines,
– Coût au kilomètre moins important : consommation 10 à 15% inférieure au carburant diesel et le coût du gaz est moins élevé. Il y a donc une économie globale de 15 à 20% par rapport au carburant diesel.
Les inconvénients d’un camion GNV ?
– Moins de puissance,
– Coût d’achat 30% plus cher qu’un camion diesel,
– Coût d’entretien plus élevé (car espacement de l’entretien 2 à 3 fois plus élevé).
Comment PEPSICO réduit sa consommation ?
Pour le géant du secteur agroalimentaire, l’écologie dans sa supply chain, est prise en compte à divers niveaux :
1. En relocalisant ses centres de production, plus proches de ses bassins de consommation (moins de distance = moins de pollution),
2. En chargeant mieux les camions et en évitant de faire rouler des camions à vide,
3. En optimisant le transport : via le multimodal avec l’utilisation du ferroviaire, fluvial et maritime ; mais également en travaillant avec des transporteurs labelisés « Objectif Co2 » (éco conduite) et des transporteurs utilisant des énergies vertes.
JUNGHEIRICH : leader de la mobilité électrique dans les entrepôts
La société est leader dans l’intralogistique électrique et on ne présente plus cette société aux chariots jaunes.
Jungheinrich est passée de l’utilisation de batteries au plomb aux batteries Lithium-ion, qu’elle produit elle-même. La particularité de leurs batteries Lithium-Ion est qu’elles utilisent une technologie lithium-phosphate de fer qui présente de nombreux avantages : plus performantes, plus endurantes, plus sûres et nécessitent moins d’entretien.
De plus, les batteries ne s’auto-enflamment pas, consomment moins d’Energie, sont plus écologiques !
MICHELIN fait le point sur l’hydrogène
Sébastien JEAN, responsable de la mobilité électrique et de l’hydrogène chez Michelin, nous parle de l’hydrogène. L’hydrogène est une technologie qui se développe aujourd’hui mais qui n’est pas aussi mature que le GNV par exemple.
Des stations à Hydrogène sont en train de voir le jour en France, avec un objectif de 400 à 800 stations d’ici 2030.
Aujourd’hui, Renault est le premier constructeur véhicules utilitaires à l’hydrogène avec un Kangoo à hydrogène prévue pour la rentrée de cette année et un Master au milieu de l’année prochaine.
L’AFGNV : le gaz naturel, une technologie mature !
Jean-Claude GIROT, président de l’AFGNV a fait le point sur le développement du GNV (Gaz Naturel de Ville). Il y a aujourd’hui un fort déploiement de stations au gaz naturel en France.
Et en Europe, des gouvernements prennent des mesures incitatives pour favoriser cette énergie. C’est en effet le cas en Allemagne où le gouvernement souhaite la gratuité des péages pour les véhicules roulant au GNV.
De plus, deux autres avantages du GNV sont la réduction de 50% du bruit des moteurs et sa production locale et non délocalisable. En effet, les méthaniseurs récupérant des déchets agricoles permettant la production du gaz, sont situés directement sur les territoires, proches des stations de rechargement. De plus, ils conservent l’emploi et la richesse sur le territoire et cela permet de faire un complément de revenus aux agriculteurs.
TK Blue : La RSE doit être mesurée !
Philippe-henri MANGEARD, président et fondateur de TK Blue nous présente sa vision très pragmatique : « L’engagement éco sociétal des entreprises c’est de l’argent : pour les entreprises, pour les consommateurs et pour la société en général. » On a donc tous intérêt à s’y mettre.
Selon M. Mangeard, la réduction du coût du transport passe principalement par la réduction de la non-qualité ! Le slide ci-dessous nous démontre que la non-qualité est un facteur commun à tous sur lequel il faut agir afin de réduire le prix du transport !
Comme le souligne M. Mangeard, l’objectif de la RSE n’est pas seulement d’utiliser des carburants moins polluants ou de consommer moins, mais de réduire l’ensemble des externalités qui touche les Hommes . L’humain étant au cœur de la RSE, il faut réduire l’ensemble des nuisances (bruit, pollution…).
« Il y a 500 000 morts par an en Europe liés aux particules fines et 1000 Milliards d’euro d’externalités négatives »
« Il y a 500 000 morts par an en Europe liés aux particules fines et 1000 Milliards d’euro d’externalités négatives ». Cela démontre bien que l’humain est important, pour nous, pour la planète et pour notre économie.
La Green Logistics ce n’est donc pas seulement moins de CO2 : c’est une logistique plus performante et qui nuit moins à la population.
Pour terminer cette table ronde, TK Blue nous a exposé comment toutes les entreprises peuvent et doivent agir sur leur empreinte carbone de manière concrète.
« La mesure exacte est la seule et unique condition mais elle est essentielle, pour faire des progrès »
sLe Leitmotiv de TK’Blue : ce qui ne se mesure pas, n’existe pas !
De nombreux groupes font des promesses avec de grandes communications mais ne mesurent pas précisément leur impact et l’amélioration de celui-ci. C’est pourquoi, TK’Blue propose des indicateurs de performances et des outils pour améliorer la performance des organisations.
Ils ont d’ailleurs lancé « Global Climate Initiatives » pour aider les entreprises à calculer et réduire leur empreinte carbone, en ayant la possibilité de la compenser en s’engageant au travers de projets de développement durable. Plus d’informations sur leur site : https://globalclimateinitiatives.com
Ce qu’il faut retenir ?
Le transport le plus écologique est celui que l’on ne fait pas !
Cette conférence a duré plus d’une heure et trente minutes et j’ai essayé de résumer les grandes idées abordées. Conscient que TOUT n’a pas pu être exposé dans cet article, n’hésitez pas à contacter les intervenants de cette conférence pour plus de précisions.
Article rédigé par Vincent MONTEIL, cofondateur d’AppliColis
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Expert de la logistique urbaine
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